Revue de presse

Quelle prime minimum selon les cabinets comptables ?

Rédigé par Fabien Lucron | 5 février 2019

Actuel Expert-Comptable a publié ce lundi 4 février 2019, le deuxième volet de son article "Fixation des objectifs : où en sont les cabinets comptables?" dans lequel Primeum est mentionnée.

 

 

Fixation des objectifs : où en sont les cabinets comptables ? (Volet 2)

 

Quantitatifs ou qualitatifs ? Individuels ou collectifs ? Nous avons fait le point sur les pratiques des cabinets en matière de fixation des objectifs de leurs collaborateurs. Second volet avec la rémunération.

Pour encourager la performance des collaborateurs, la rémunération variable est un levier efficace. Loin d’être réservée aux seuls profils commerciaux, incités à ramener de nouveaux clients ou à vendre des missions, elle peut motiver tous les collaborateurs, lorsqu’elle est couplée à un objectif clair. "La mécanique de la rémunération variable doit être lisible, compréhensible par le salarié pour éviter la déception, prévient Fabien Lucron, directeur du développement du cabinet de conseil en rémunération variable Primeum. Il faut être précis sur le temps pris en compte : un client ramené en novembre mais facturé en janvier va-t-il entraîner une prime en décembre ?"

L’attribution d’une rémunération variable permet d’encourager la performance générale des salariés. Jean-Guillaume Raguet, expert-comptable associé du cabinet picard Ficogex (label Co-pilotes) explique : "Nos collaborateurs peuvent toucher une prime annuelle liée au niveau d’activité, à leur temps de présence et à la qualité. La prime «Qualité», qui représente 45% de l’enveloppe, est modulée en fonction d’une vingtaine de critères examinés à l’issue de la période fiscale. Par exemple : l’implication dans la vie du cabinet, la ponctualité, etc. Ce qui permet d’obtenir, pour les plus performants, plus d’un mois de salaire additionnel".

 

Des primes ciblées

Une gratification financière permet aussi de poursuivre une performance ciblée : "Nous avons par exemple accordé deux primes distinctes l’an dernier à une équipe de deux juristes en droit social, relate Jean-Marc Morel, associé de RSM France. L’une des salariées avait pour objectif de développer les missions auprès de la clientèle internationale, notamment le conseil aux sociétés étrangères qui cherchent à s’implanter en France. L’autre juriste avait pour objectif d’optimiser le conseil juridique, en valorisant les missions et en veillant à leur bonne facturation".

Certains cabinets octroient des primes collectives. Thierry Onno, président de la commission management du CSOEC, à la tête du cabinet Agicom près de Rouen, explique : "Dans notre cabinet de 20 personnes, le service social – composé de 5 salariés – a décidé de se partager collectivement la prime liée à ses objectifs de qualité. Il s’agit d’un bonus payé à l’équipe toute entière, sur des critères de respect de la procédure des paies et de qualité des bulletins, que nous mesurons individuellement pour chaque collaborateur. La prime versée globalement à tout le service encourage l’esprit de solidarité". Une rémunération variable collective permet d’inciter le travail collaboratif, cependant, Fabien Lucron avertit : "Malheureusement, certaines personnes ont tendance à compter sur les autres pour atteindre l’objectif collectif. D’où la nécessité pour le manager d’assurer un suivi régulier".

 

Un minimum de 8% nécessaire

Autre paramètre à prendre en compte : le montant de la rémunération variable. "Celle-ci doit être suffisamment incitative pour générer la performance et demeurer raisonnable pour motiver l’effort sur le long terme", estime Jean-Marc Morel. Pour Fabien Lucron, habitué à bâtir des plans de rémunération variable pour les grands comptes comme les PME : "Un minimum de 8% du salaire annuel – soit un mois – est nécessaire, si l’on veut changer en profondeur les comportements. Quant au maximum, une rémunération variable ne devrait pas dépasser 30%, si elle veut garder sa nature «variable». Le consultant prévient : "Certains employeurs ont tendance à parler de l’accord d’intéressement qu’ils ont mis en place comme d’une rémunération variable. Attention, il s’agit là plus d’un package de rémunération, intéressant à argumenter notamment au moment du recrutement, que d’une vraie rémunération variable basée sur l’effort individuel ciblé".

Enfin, il est également possible d’instaurer et de communiquer sur l’octroi d’une prime dans certains cas précis, sans pour autant qu’il s’agisse de poursuivre un objectif. Le cabinet parisien GMBA Walter Allinial accorde ainsi une prime à tout collaborateur qui décroche une nouvelle mission auprès d’un client existant ou amène un nouveau client : "Son montant était, en 2018, de 10% des honoraires annuels facturés", précise Michel Gire, dirigeant du cabinet. De quoi encourager le business en rendant chaque collaborateur acteur du développement.

 

Source : https://www.actuel-expert-comptable.fr/content/fixation-des-objectifs-ou-en-ont-les-cabinets-comptables-2deg