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Comment les start-ups réussissent-elles à attirer les profils « haut de gamme » ?

Comment les start-ups réussissent-elles à attirer les profils « haut de gamme » ?
07 août 2018

Recrutement

« Lorsque vous travaillez particulièrement sur une chose à laquelle vous tenez et qui vous passionne, vous n’avez pas besoin d’établir un plan d’affaires qui indique comment les choses vont évoluer », Mark Zuckerberg, Fondateur de Facebook.

Station F, le plus grand incubateur de start-ups du monde, ouvrait ses portes en juin 2017 à Paris. Inauguré en présence du président Emmanuel Macron et de la maire de Paris Anne Hidalgo, ce projet a été entièrement financé, à hauteur de 250 millions d’euros, par Xavier Niel, le célèbre fondateur du groupe de télécoms Free et également parrain de l’école de développement informatique 42. Ainsi, des milliers de start-ups se partagent plus de 34 000 mètres carrés avec pour ambition de faire rayonner les hautes technologies françaises.

Ce lieu unique destiné aux jeunes entrepreneurs propose plus de 3 000 postes de travail avec une capacité d’accueil maximale de 9 000 personnes ! Les profils issus des meilleures écoles françaises se disputent les places au sein de ces nouvelles structures qui n’hésitent pas à casser les codes de l’entreprise traditionnelle. Comment les start-ups font-elles le plein de profils nécessaires à leur développement ? Quels sont les atouts mis en avant par les start-ups pour attirer les meilleurs collaborateurs et les talents indispensables à leur croissance ? 

Il est important de dissocier les différentes formes de start-ups

« Une start-up est une institution humaine conçue pour créer un nouveau produit ou service dans des conditions d’incertitude extrême », Eric Ries, Entrepreneur américain, co-fondateur d'IMVU et auteur du best-seller « The Lean Startup ».

Forte croissance et nouvelles technologies : l’ADN des start-ups

Selon la définition du Larousse, une start-up est une jeune entreprise innovante dans le secteur des nouvelles technologies. Traduit en français par le terme « jeune pousse », cette définition donne une vision très large des start-ups.

La notion de start-up recoupe deux idées principales, celle de démarrage d’une activité, représentée par le « start » et celle de croître rapidement reprise par le « up ». Ainsi, une start-up est une entreprise fondée sur un état d’esprit reposant sur l’innovation et évoluant sur un marché en plein développement et instable par nature. À la différence d’une entreprise classique, la start-up évolue et s’adapte en permanence aux évolutions technologiques, sans disposer d’un business model fixe et explore ainsi toutes les possibilités d’innovation qui s’ouvrent à elle.

Selon Patrick Fridenson, historien des entreprises et directeur d’études à l’EHESS, l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales, nous ne pouvons pas définir une start-up uniquement en fonction de son âge, de sa taille, ou encore de son secteur d’activité. Selon l’expert, trois conditions précises font d’une entreprise une start-up : la perspective d’une forte croissance, l’usage d’une technologie nouvelle et le besoin d’un financement massif par des levées de fonds. Par ailleurs, le fonctionnement d’une start-up est lié à une notion d’exploration, de ce fait, elle évolue par nature dans un climat de forte incertitude sur un marché nouveau où le risque est difficilement évaluable.

Une « grande entreprise » peut encore être considérée comme une start-up

Au regard de cette définition, quelles entreprises sont des start-ups ? La start-up cesse d’en être une à partir du moment où elle établit un cadre de fonctionnement traditionnel et un modèle économique stable. Elle réussit à se développer et se formalise, voire se fait absorber par un grand groupe et cesse alors d’être une start-up.

Certains grands groupes, tels que Google ou encore Free, ne sont plus officiellement des start-ups au regard de leur organisation actuelle, même s’ils revendiquent un esprit « start-up » prônant l’innovation. En revanche, Airbnb ou Uber, bien que déjà très développés, peuvent encore être considérés comme des start-ups. En effet, selon Patrick Fridenson, « ces entreprises sont déjà des géants, mais leur modèle économique n’est pas encore assuré. De même Twitter, à presque 10 ans, peut aussi être classé dans cette catégorie, car sa stratégie et son modèle économique sont largement questionnés. »

De la sorte, il existe de très petites start-ups et de très grosses structures, aux stratégies et aux budgets très différents. Leur point commun ? « L’esprit start-up » qui propose un fonctionnement stimulant l’innovation, plaçant l’esprit d’équipe au coeur des politiques RH. Comment font ces entreprises pour attirer les meilleurs profils ?

 

Les start-ups font le plein de profils issus des meilleures formations

« À tous les fous, les marginaux, les rebelles, les fauteurs de troubles… à tous ceux qui voient les choses différemment — pas friands des règles, et aucun respect pour le statu quo… Vous pouvez les citer, ne pas être d’accord avec eux, les glorifier ou les blâmer, mais la seule chose que vous ne pouvez pas faire, c’est de les ignorer simplement parce qu’ils essaient de faire bouger les choses… Ils poussent la race humaine vers l’avant, et s’ils peuvent être vus comme des fous – parce qu’il faut être fou pour penser qu’on peut changer le monde – ce sont bien eux qui changent le monde », Steve Jobs, Fondateur du groupe Apple.

« L’esprit start-up » attire les profils les plus audacieux

Les start-ups sont caractérisées par un mode de fonctionnement qui stimule l’innovation et la créativité. Avec une façon de travailler valorisant la spontanéité, et un goût pour le challenge, la start-up propose une vision différente de l’entreprise à des collaborateurs en recherche de plus de souplesse. Tout d’abord, « l’esprit start-up » se caractérise par une ambiance de travail conviviale. En effet, à l’image de Google, pionnier en la matière, les start-ups proposent des espaces de travail collaboratifs, aux couleurs vives, et mettent à disposition de leurs salariés des espaces dédiés à leur bien-être avec baby-foot ou encore consoles de jeux-vidéo en libre accès !

Des évènements tels que des repas ou des sorties sont organisés pour renforcer l’esprit d’équipe, colonne vertébrale de l’esprit start-up. Les équipes n’hésitent pas à célébrer toutes les réussites en groupe favorisant ainsi la bonne entente entre tous.

Ensuite, les start-ups représentent aussi une liberté d’action et un mouvement permanent. Les collaborateurs ont la possibilité de gérer de multiples projets en totale autonomie. Une grande confiance est accordée aux juniors qui se voient facilement confier la responsabilité d’un projet parfois à plusieurs millions d’euros, à caractère stratégique et/ou international. Cette grande souplesse de fonctionnement attire les profils au tempérament d’entrepreneur, friands de prises de décision rapides. Ils y trouvent une certaine liberté d’action que la grande entreprise traditionnelle n’offre pas.

En parallèle, les niveaux hiérarchiques en start-up sont réduits. Il n’est pas rare de déjeuner avec le PDG, de travailler avec lui sur des sujets sans avoir à passer par de nombreux managers intermédiaires. De ce fait, cette proximité immédiate des « leaders » contribue à un meilleur niveau d’échanges entre tous les salariés et une diffusion plus rapide et naturelle de l’information. Les jeunes travailleurs, notamment ceux issus de la génération Z, boudent les grandes entreprises en pointant du doigt un système de management traditionnel trop rigide, ils trouvent ainsi dans le fonctionnement « start-up », un système de travail accordant plus de souplesse. En effet, rares sont les start-ups ayant mis en place des procédures de fonctionnement très strictes. Elles évoluent en fonction de leur développement, du contexte économique mais aussi et surtout en fonction des talents qu’elles recrutent. Une jeune recrue peut, de cette manière, évoluer sur différents postes et projets si elle fait preuve des aptitudes nécessaires et d’un tempérament volontaire sans pour autant disposer de l’expérience correspondante.

Grâce à cet esprit start-up plébiscitant le « mindset d’entrepreneur », les start-ups réussissent à faire le plein de talents issus des meilleures écoles d’ingénieurs ou de commerce de l’hexagone.

Le rôle de la rémunération dans l’attraction des meilleurs profils

Il est nécessaire de distinguer les start-ups en fonction de leur stade d’avancement et de développement. En outre, une petite entreprise qui démarre son activité et qui n’a pas encore réussi à lever des fonds ou très peu, aura une latitude plus faible pour les salaires proposés qu’une start-up ayant levé des milliards d’euros ! Une start-up qui s’apprête à réaliser une 2ème levée de fonds est, quant à elle, prête à s’introduire en bourse et devient de ce fait une entreprise classique.

Certaines start-ups, aux moyens limités, font le pari de recruter des profils à des salaires moins élevés que ceux proposés dans les grands groupes mais proposent en contrepartie, une réelle montée en compétences et des formations régulières aux collaborateurs. De la sorte, il n’est pas rare d’observer une attraction très forte des start-ups auprès des profils de jeunes diplômés, qui après avoir accumulé de l’expérience rejoignent des entreprises plus traditionnelles pour la suite de leur carrière.

Selon une récente étude publiée par le cabinet de recrutement Ignition Program, en France, le salaire moyen en start-up se situerait entre 30 000 et 40 000 euros brut par an. Les jeunes diplômés souhaitant rejoindre une start-up française peuvent ainsi espérer gagner un salaire en début de carrière s’approchant de celui proposé au sein des structures traditionnelles. Néanmoins, le niveau de salaire varie sensiblement en fonction de la taille de la start-up. Plus celle-ci est développée, plus elle utilise l’argument du salaire en complément de l’intérêt de la mission ou encore de l’ambiance de travail pour attirer de nouveaux talents.

D’après Joanne Watanabe, Directrice marketing d’Ignition Program, « Il y a un décrochage en termes de salaire auprès des profils plus expérimentés, à partir de 2 ans d’expérience. Dans notre étude, nous parlons de packages très variables, entre 38 000 et 80 000 euros bruts par an pour les profils entre 2 et 7 ans d’expérience ». De ce fait, les rémunérations des salariés travaillant en start-up évoluent moins vite que celles proposées dans les entreprises classiques. Par conséquent, les profils les plus expérimentés rejoignent le circuit traditionnel des PME et grandes entreprises, augmentant par la même occasion leur salaire de 30 à 50% !

À l’heure où le gouvernement Macron promet la création d’un fonds de 10 milliards d’euros pour aider au développement des start-ups françaises, les « jeunes pousses » ont encore de beaux jours devant elles !

 

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Auteur de l'article

Fabien Lucron

Le fil rouge de sa carrière est l'efficacité commerciale et le management d'équipes dans des secteurs aussi variés que la communication, la banque ou l'assurance. Il y a 15 ans, il a rejoint le cabinet Primeum pour mettre en œuvre son ambition de développement en France et à l'international et contribue aujourd'hui à mettre en œuvre sa stratégie marketing (gestion de la marque, lancement de produits, marketing digital, stratégie inbound) et sa communication interne et externe (relations médias, évènements, relations clients).

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