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Rapport au travail : les 7 nouvelles attentes des salariés français

Rapport au travail : les 7 nouvelles attentes des salariés français
21 juin 2023

Bien-être au travail

C’est désormais une certitude : l’entreprise doit évoluer en s’adaptant aux nouvelles attentes des salariés. En cette nouvelle décennie, le marché du travail français doit impérativement composer avec les exigences des actifs pour lutter contre les démissions et séduire les meilleurs talents. Quels sont ces nouveaux besoins et comment y répondre de manière concrète et rationnelle ? Découvrez les 7 nouvelles attentes des salariés français.

1. L’exigence d’un travail valorisant et valorisé

Dans une France où seulement 6% des salariés se considèrent pleinement engagés, la première attente est, sans surprise, celle d’un poste de travail valorisant et valorisé. Deux phénomènes illustrent l’importance pour les employeurs de prendre en compte cette exigence de plus en plus forte : le quite quitting et le résentéisme. La première de ces tendances est une véritable « démission silencieuse » qui voit les salariés désenchantés par leurs fonctions se limiter au strict minimum de leur fiche de poste. La seconde tendance n’est autre qu’une version plus vindicative de la première. Les employés qui ne peuvent pas se permettre de démissionner ont le sentiment d’être piégés à un poste qui ne leur convient pas. Mauvaise rémunération, manque de reconnaissance, peur de l’avenir sont autant de raisons qui les poussent au conflit avec leurs collaborateurs. Pour contrer ces phénomènes mortifères, l’employeur doit plus que jamais s’assurer que les conditions de travail, la rémunération, l’évolution de carrière et les marques de reconnaissance sont à la hauteur de la valeur et des espérances de ses salariés.

2. La quête d’un métier aux résultats tangibles

Les salariés français seraient avides d’exercer un métier qui « fait sens ». En réalité, la véritable quête de nombreux employés est davantage celle d’un métier dont les résultats sont concrets, mesurables, immédiats et tangibles. C’est ce que souligne la philosophe Julia de Funès qui rappelle que « beaucoup de gens ayant de très beaux métiers, de belles formations, de belles rémunérations... quittent tout pour un métier manuel ou relationnel ». En réalité, c’est l’abstraction poussée à l’extrême de certains métiers qui créent de la souffrance et incite de nombreux salariés à claquer la porte de leur entreprise. Se sentir utile, voir le résultat de son travail, avoir la conviction d’accomplir des tâches concrètes sont des sources de plaisir au travail. Un véritable appel aux chefs d’entreprise à freiner l’hypertechnicisation des métiers et revenir à plus de bon sens, d’efficacité et d’utilité.

3. L’envie d’intégrer une entreprise en accord avec les défis environnementaux

Ce début de siècle est frappé par de nombreux bouleversements sociétaux, sanitaires et environnementaux. Au sommet de cette pyramide de défis se situe le plus grand challenge de l’ère moderne : le changement climatique. Une situation incertaine qui suscite de véritables angoisses, en particulier chez les jeunes actifs, très sensibilisés aux questions environnementales. Ce sentiment de fatalisme vis-à-vis du dérèglement climatique porte désormais un nom : l’écoanxiété. Et celle-ci pousse à la démission de jeunes salariés, y compris parmi ceux qui étaient pourtant les plus passionnés par leur travail. Pour y remédier et s’inscrire dans les changements nécessaires à cet état de fait, de nombreuses entreprises intègrent les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) à leur stratégie globale. Mais force est de constater que les actions ponctuelles pour réduire le bilan carbone ou les inégalités sociales ne suffisent plus à retenir les salariés les plus engagés. Ceux-ci se tournent davantage vers des entreprises qui entreprennent de revoir totalement leur modèle économique dans le but d’avoir un réel impact sur la crise climatique en se convertissant à l’économie verte et en changeant leur modèle. Les sociétés les plus frileuses à des changements profonds sont les moins susceptibles d’attirer et de fidéliser les jeunes talents de cette décennie.

 

4. Le besoin de plus de flexibilité entre présentiel et télétravail

En pleine crise sanitaire, les confinements successifs ont obligé employeurs et employés à pratiquer le télétravail. La découverte ou l’intensification de cette manière de travailler et de collaborer a donné envie à un très grand nombre d’actifs d’obtenir plus de flexibilité. Désormais, mettre un terme au télétravail semble difficilement envisageable, de nombreux candidats exigeant de leur futur employeur la garantie d’au moins un jour de télétravail par semaine. Proposer, autant que cela est possible, des journées de travail à distance et instaurer un mode de collaboration hybride est une exigence que les employeurs ne peuvent plus se permettre de refuser.  

5. L’attrait pour la semaine de 4 jours

Le besoin de plus de flexibilité s’exprime aussi par une volonté croissante de revoir le temps et les horaires de travail. Pour beaucoup de salariés, obtenir un meilleur équilibre entre la carrière et les projets personnels peut se faire en réduisant le nombre de jours travaillés. Ainsi, la semaine de quatre jours séduit de plus en plus d’employés et d’employeurs, convaincus de la nécessité d’autonomiser les salariés au maximum. Fixer des objectifs clairs et laisser la liberté aux salariés de s’organiser comme ils le souhaitent pour les atteindre fait partie des grandes attentes du moment. Attention cependant à bien répartir la charge de travail et à revoir les objectifs individuels pour ne pénaliser ni l’entreprise ni les collaborateurs.

6. L’aspiration à rester maître de sa carrière après 50 ans

En termes d’employabilité des séniors, la France est à la traîne. D’après l’OCDE, avec  56,8% des 55-64 ans sont dans l’emploi, l’Hexagone se situe sous la moyenne européenne. La raison de cette situation, des idées reçues qui ont la peau dure : les 50 ans et plus sont perçus comme peu flexibles, plus fragiles, incapables de s’intégrer à une jeune équipe et de se convertir aux nouvelles technologies. Autant de fausses croyances pour Jean-Marc Morawski, Expert RH de Byron qui rappelle les nombreux atouts de ces précieux collaborateurs lors d'une conférence organisée par le cabinet Versant Avocats : leur grande expérience et leur savoir-faire sont de précieux avantages qu’ils peuvent, en plus, transmettre à leurs jeunes collègues. Véritables repères sociaux au sein de l’entreprise, ils permettent un équilibre des forces et sont des vecteurs de cohésion d’équipes. Leur mise à l’écart de l’emploi ne constitue pas seulement une véritable discrimination en raison de leur âge, il s’agit aussi d’un frein au développement des entreprises les plus ambitieuses.

7. La nécessité d’évoluer librement grâce à la formation

La liberté d’évoluer dans sa carrière et d’enrichir son panel de compétences est une autre des tendances de notre époque. Certains employeurs l’ont bien compris et favorisent l’accès aux formations tout au long de la carrière. En janvier 2022, Orange crée la surprise en inaugurant son « congé de respiration », permettant à tous les employés de plus de 10 ans d’ancienneté de s’absenter de l’entreprise durant plusieurs mois pour se former, faire du bénévolat ou encore du coaching, tout en conservant une partie de leur salaire. Depuis, d’autres entreprises lui ont emboîté le pas, en ajustant le congé de respiration à leurs salariés et à la situation de la société. Le but ? Lutter contre la lassitude des salariés, pouvant conduire à la démission, en stimulant leur curiosité, leur appétence pour la découverte et l’apprentissage grâce à la possibilité d’étoffer leurs connaissances et d’ouvrir de nouvelles voies dans leur vie professionnelle et personnelle. Faire preuve d’ouverture et anticiper les besoins d’évolution et de montée en compétences de ses collaborateurs est essentiel pour limiter le turnover et attirer de nouveaux talents.

 

Ces 7 nouvelles attentes des salariés français illustrent les bouleversements qui secouent le marché de l’emploi dans un monde qui a traversé la crise du Covid-19, et affronte, tous les jours un peu plus, les effets du dérèglement climatique et découvre de nouveaux rapports sociétaux. Loin d’être des entraves à la croissance de l’entreprise, ces attentes sont au contraire autant de formidables opportunités pour les employeurs de construire une entreprise riche, équilibrée, saine et efficace, où l’épanouissement des collaborateurs ne fait que renforcer la performance générale et collective.

 

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Auteur de l'article

Fabien Lucron

Le fil rouge de sa carrière est l'efficacité commerciale et le management d'équipes dans des secteurs aussi variés que la communication, la banque ou l'assurance. Il y a 15 ans, il a rejoint le cabinet Primeum pour mettre en œuvre son ambition de développement en France et à l'international et contribue aujourd'hui à mettre en œuvre sa stratégie marketing (gestion de la marque, lancement de produits, marketing digital, stratégie inbound) et sa communication interne et externe (relations médias, évènements, relations clients).

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